lundi 13 juillet 2009

Au milieu de nulle part

Le jour se lève, et les questionnements de la veille ont laissé la place à un mal de dos, banc en bois oblige. Il est à peine 6 heures du matin, mais je sens de l'agitation autour de moi. Je sors la tête de mon sac. A quelques pas, des surfeurs sont en train de waxer leurs planches. Ca c'est de la motivation.
Finalement, je décide de me lever aussi. Quand on dort dehors, on se couche et on se lève avec le soleil, c'est ça que j'aime aussi. C'est bien les seuls moments où je me lève aussi tôt.
Après les petits étirements du matin, je discute avec un surfeur, apparemment lui aussi surpris de me trouver là. Il devait se demander ce qu'un sac de couchage avec une touffe frisée qui dépasse faisait là. En discutant, on regarde les surfeurs au loin. Les vagues ne sont pas bien grosses, mais il y a quand même de quoi s'amuser, et le coin est joli, malgré la grisaille...

Je m'enfonce dans la forêt, sur un sentier qui longe le littoral. Le chemin est escarpé, et en contre-bas on peut apercevoir de nombreuses petites criques. J'aime ces sentiers, où on sent le vent qui vient de la mer, et où chaque ouverture dans la végétation offre une vue magnifique.
Après deux petites heures de marche, j'arrive dans un village de bord de mer, perdu au milieu de nulle part, aux allures de village fantôme. Des deux côtés de la route, des rangées de "maisons", ou plutôt de cabanes, tellement petites qu'on se demande comment des gens peuvent y habiter. L'endroit me fascine tout autant qu'il me déprime, et je décide de ne pas m'attarder là.

Je marche en direction de la route principale pour trouver une voiture, et là j'aperçois une épicerie. Je n'ai encore rien mangé de la journée, et je décide d'acheter un petit quelque chose. Je passe la porte (ou était-ce un portail spatio-temporel?), et surgit à un moment crucial, "l'instant café" des mamies du quartier.
Elles sont bien surprises de me trouver là, et me proposent un siège, puis du café et une tranche de pain. On passe un petit moment agréable à discuter, dans cette atmosphère figée dans le temps, et je me décide finalement à repartir, pris par la peur de rester coincé là pendant une bonne cinquantaine d'années.
J'achète quand même un petit paquet de chips, histoire de faire marcher le commerce, mais l'épicière me dit que c'est cadeau, car j'ai bien marché aujourd'hui. Je la remercie, et en sortant je regarde sous le paquet. Périmé depuis plus de trois mois. Hahaha j'en étais sûr!

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