lundi 27 juillet 2009

Excursion d'un jour à Wakayama

Samedi dernier, je ne travaillais pas, et comme la météo annonçait une journée ensoleillée (ce ne fut pas le cas mais bon), je me suis dit que c'était l'occasion de me faire une petite balade à Wakayama, ce que je pensais faire depuis déjà quelques mois.
Wakayama est une ville de bord de mer, à environ 50 km au sud-ouest d'Osaka, sur la péninsule de Kii. La région est célèbre pour ses umeboshi, prunes séchées très acides qu'on mange principalement avec du riz.

En raison du manque de temps, une fois n'est pas coutume, je prends le train, moins sexy mais plus simple que le stop. Après deux petites heures de trajet dans la banlieue de Kyôto, puis d'Osaka, et enfin de Wakayama (vous l'aurez compris le paysage fut magnifique), j'arrive dans une ville de bord de mer, à la teinte grise, avec son port et ses usines... Mais je commence à connaître le Japon, et je sais que la ville doit renfermer quelques coins magnifiques, alors je ne me laisse pas démoraliser.

L'idée de longer la côte le vent dans les cheveux étant plutôt séduisante, je décide de louer un vélo pour la journée. Tourisme oblige, je me dirige vers le "célèbre" château de Wakayama, situé au centre de la ville.
Le parc du château a été aménagé en zoo, pour que les familles puissent faire découvrir à leurs charmants bambins la splendeur du monde animal. Pour ma part, je n'ai jamais trouvé un zoo aussi glauque, ce qui n'est pas rien. La déprime saturait l'air, les castors se rongeaient les dents et les pingouins rêvaient de fraîcheur...
Bref je m'enfuie vite de là et j'arrive au château. Le château est comme la ville, gris. Construit par Toyotomi Hideyoshi puis détruit, il a été reconstruit, et n'offre que peu d'intérêt, de même que la vue qu'offre le donjon... Fin du circuit touristique!

J'enfourche mon vélo en direction du sud, là où le littoral semble être le plus joli. En chemin, j'aperçois une cabane en haut d'une colline, et je ne peux résister à l'envie d'y monter. Après une petite heure de marche à travers bois, j'atteins le sommet. L'endroit est idéal, offrant un panorama à 360°, avec d'un côté Wakayama et de l'autre la mer et son littoral découpé.
De retour en bas de la colline, je traverse une sorte de gorge creusée dans la montagne. La vue de l'autre côté me rappelle l'Italie, dans la région des "cinque terre". Mais la différence est tout de même frappante. La couleur. L'Italie est comme un jour de soleil et le Japon un jour de pluie. Pourquoi les Japonais construisent-ils des villes si grises...

Je rejoins le bord de mer. Là, des enfants s'amusent à sauter d'un pont. Je reste un moment à les regarder, à me remémorer de bons souvenirs.
Le soleil n'est pas au rendez-vous, mais il fait tout de même chaud, et j'ai bien envie de me baigner aussi, alors je continue un peu le long de la côte en direction des plages. Le bord de mer est désert, et les hôtels tombent en décrépitude.
Enfin la plage, le sable et la mer. Je saute dans mon maillot de bain et me plonge dans l'eau froide. Mon corps fatigué de ces heures de vélo revit. Mon corps flotte dans l'eau, et je me perds dans mes pensées. Là, plus d'usines, plus d'hôtels en ruine, plus de villages délavés. Seulement la douceur de la mer, et la nature magnifique et débordante de vie du Japon.

mercredi 22 juillet 2009

Comme une mauvaise passe

Y a des périodes comme ça. On se laisse un peu aller. On fait pas attention et ça aboutit à une succession de trucs pas cool.

Il y a environ deux semaines, je suis allé manger dans un petit resto le midi. En sortant, mon vélo n'était plus là. Je regarde dans ma poche, et ma clé n'y était pas. J'avais oublié de mettre mon antivol...
Vendredi dernier, je vais en ville voir le fameux défilé du festival de Gion (j'écrirais un post sur le festival bientôt). Bien que ce soit interdit, je pose le vélo qu'une amie m'a prêté prêt d'une bouche de métro avec plein d'autres vélos, en pensant "ça va c'est jour de fête". En revenant, mon vélo était parti à la fourrière...
Hier, je profite d'un jour de congé pour aller au kendo. Ca fait une bonne semaine que je n'ai pas eu le temps de m'entraîner, et je suis plein de motivation. En arrivant au gymnase, je cherche ma veste. Disparue! Un canadien me dit qu'il s'est fait voler la sienne aussi. Je me dis "Qui peut faire un truc pareil!". Les arts martiaux, c'est sacré, surtout au Japon. Et d'un point de vue purement pratique, ça fait 3 ans que je transpire dedans, et... mon odeur est bien imprégnée quoi...

Ahlala, les temps changent, même au Japon.

dimanche 19 juillet 2009

Susceptible!

Hier encore, je parlais de saison des pluies sans pluie. Je ne disais pas ça méchamment, ou pour me moquer, et juste comme un constat. Mais je pense que j'ai vexé quelqu'un...
A 5h tout à l'heure, juste à l'heure où je finissais le travail, il s'est mis à pleuvoir. Mais pas une petite averse, plutôt le ciel gris à perte de vue et des trombes d'eau. Pour le coup ça ressemblait vraiment à l'image qu'on se fait de la mousson!
Finalement, j'ai mis mes chaussures et toutes mes affaires dans un sac plastique, et je suis rentré à la nage, euh en vélo. Etre mouillé, c'est désagréable quand c'est un peu, mais quand c'est la douche, c'est plutôt agréable, et ça a bien fait rire les gens sur le chemin:)

vendredi 17 juillet 2009

La saison des pluies sans pluie...

Au Japon, on ne parle pas vraiment de mousson, mais de saison des pluies. Elle dure en général un mois, de la mi-juin à la mi-juillet ces dernières années. C'est une période plutôt pénible, car en plus de pleuvoir tous les jours, il fait très chaud et très humide, genre 30°C et 90% d'humidité.
Il y a deux ans, j'ai passé l'été au Japon et la saison des pluies à Tôkyô. J'y ai appris à faire du vélo en tenant un parapluie, et que quand c'est humide les vêtements ne sèchent pas...
Mais cette année, la saison des pluies est plutôt timide. A peine quelques jours de pluie depuis le début, et la fin se fait déjà sentir. Moi qui, par nostalgie, me faisait une joie de la retrouver, je suis presque déçu!

mercredi 15 juillet 2009

Amanohashidate

Après une maman avec sa fille qui m'a laissé 5 kilomètres plus loin, un couple de retraités qui aimaient la France, un groupe de salarymen qui profitaient de leur pause du midi pour se promener un peu, un couple de jeunes qui allait dans le parc de la ville voisine pour passer un après-midi en amoureux, et enfin un fou de voitures de sport qui avait une Skyline qui ressemblait à la DeLeroean de "Retour vers le futur" et qui voulait se marier mais ne trouvait pas de copine, je suis finalement arrivé à Amanohashidate, la destination du jour.

Amanohashidate est, avec Itsukushima et Matsushima, ce qu'on appelle "une des trois plus belles vues du Japon", 日本三景. Au rique de décevoir, ce n'était pour moi rien de plus qu'un coin touristique, que le tourisme a bien évidemment dégradé...
Fatigué de ma journée, je décide alors de prendre un train direction Kyoto, pour retrouver Guilhem et Nadège qui sont revenus avant leur départ.

Tout de même une petite scène qui m'a bien plu avant de finir ce petit voyage de deux jours. Ce voyage aura été très enrichissant, et j'en suis revenu changé et plein de motivation pour entreprendre de nouvelles choses, alors à bientôt pour de nouvelles aventures!

lundi 13 juillet 2009

Au milieu de nulle part

Le jour se lève, et les questionnements de la veille ont laissé la place à un mal de dos, banc en bois oblige. Il est à peine 6 heures du matin, mais je sens de l'agitation autour de moi. Je sors la tête de mon sac. A quelques pas, des surfeurs sont en train de waxer leurs planches. Ca c'est de la motivation.
Finalement, je décide de me lever aussi. Quand on dort dehors, on se couche et on se lève avec le soleil, c'est ça que j'aime aussi. C'est bien les seuls moments où je me lève aussi tôt.
Après les petits étirements du matin, je discute avec un surfeur, apparemment lui aussi surpris de me trouver là. Il devait se demander ce qu'un sac de couchage avec une touffe frisée qui dépasse faisait là. En discutant, on regarde les surfeurs au loin. Les vagues ne sont pas bien grosses, mais il y a quand même de quoi s'amuser, et le coin est joli, malgré la grisaille...

Je m'enfonce dans la forêt, sur un sentier qui longe le littoral. Le chemin est escarpé, et en contre-bas on peut apercevoir de nombreuses petites criques. J'aime ces sentiers, où on sent le vent qui vient de la mer, et où chaque ouverture dans la végétation offre une vue magnifique.
Après deux petites heures de marche, j'arrive dans un village de bord de mer, perdu au milieu de nulle part, aux allures de village fantôme. Des deux côtés de la route, des rangées de "maisons", ou plutôt de cabanes, tellement petites qu'on se demande comment des gens peuvent y habiter. L'endroit me fascine tout autant qu'il me déprime, et je décide de ne pas m'attarder là.

Je marche en direction de la route principale pour trouver une voiture, et là j'aperçois une épicerie. Je n'ai encore rien mangé de la journée, et je décide d'acheter un petit quelque chose. Je passe la porte (ou était-ce un portail spatio-temporel?), et surgit à un moment crucial, "l'instant café" des mamies du quartier.
Elles sont bien surprises de me trouver là, et me proposent un siège, puis du café et une tranche de pain. On passe un petit moment agréable à discuter, dans cette atmosphère figée dans le temps, et je me décide finalement à repartir, pris par la peur de rester coincé là pendant une bonne cinquantaine d'années.
J'achète quand même un petit paquet de chips, histoire de faire marcher le commerce, mais l'épicière me dit que c'est cadeau, car j'ai bien marché aujourd'hui. Je la remercie, et en sortant je regarde sous le paquet. Périmé depuis plus de trois mois. Hahaha j'en étais sûr!

vendredi 10 juillet 2009

Quand la nuit arrive...

Mon compagnon d'aventure aussi courte que sympathique vient de repartir, le soir commence à approcher, et je suis là, assis sous un abri en bois, à regarder tomber la pluie. Plus un chat, plus un bruit. Ils avaient pas menti en parlant de désert... La question que je me suis maintes fois posée flotte à nouveau dans l'air. Qu'est-ce que je suis venu faire ici?
Je pensais que le coin serait animé, qu'il y aurait des groupes de surfeurs autour d'un feu sur la plage, en train de jouer de la guitare, avec des filles qui dansent à moitié nues, et... Enfin bref, rien de tout ça, juste moi, mes pensées et le plic ploc des gouttes sur le sol.
Mais je sais pourquoi je suis venu. Pour voir la mer et prendre des photos! Alors c'est pas une petite pluie qui va m'arrêter. J'attrape mon sac et je reprends la route. Demain, je pense aller vers l'ouest, alors tant qu'à faire autant s'avancer un peu!

La descente en bord de mer est magnifique, et le temps gris et brumeux ajoute une petite touche onirique au paysage. Lorsque j'atteins le premier petit village en bas de la route, la luminosité annonce la fin de la journée, même si je n'ai malheureusement pas l'honneur d'un coucher de soleil.
Je décide alors de m'arrêter là pour aujourd'hui, et pars à la recherche d'un endroit où passer la nuit. Le sable de la plage est bien sûr le plus attrayant, mais le temps ne le permet pas...

L'aventure est excitante, mais quand la nuit arrive, la solitude aussi. Pas un sentiment désagréable, juste quelque chose de fort et particulier. Je me rends compte que, de vivre en colocation, j'ai perdu l'habitude d'être seul.
Après un long moment à réfléchir sur le sens du voyage, je m'endors, bien fatigué de ma journée, sous un petit abri, bercé par le bruit de la mer...

mercredi 8 juillet 2009

Dune et désert

Lorsqu'on arrive finalement au pied de la dune, il est environ 4 heures et le soleil est encore haut dans le ciel. A peine garés, je saute de la voiture, excité à la simple vue du sable et de l'océan.
Premier pas sur la dune. J'enlève mes chaussures et laisse les grains de sable filer entre mes orteils...

Passé la première petite côte, la dune se dessine au loin et je comprends pourquoi ils parlent de désert. Une grande étendue de sable, sans végétation, et le petit plus, des dromadaires qui attendent les touristes. Des dromadaires, au Japon... C'est 100 yen pour prendre une photo, 200 pour se faire prendre en photo avec, 500 si on veut monter dessus pour la photo et enfin 1500 le petit trip à dos de dromadaire. Comme on dit, pas de petit profit!

Le temps d'arriver au sommet de la dune, le ciel a viré du bleu au gris, sans prévenir. Au bord de l'océan, le temps est bien capricieux.
On admire un peu la vue, puis on repart en direction de la voiture. On croise un groupe qui rentre avec des sacs de parapente sur le dos. Ca me rappelle la dune du Pyla, où des parapentistes profitent de l'air montant pour s'envoler et virevolter au dessus de la dune.
Mais entre la dune du Pyla et celle de Tottori, c'est sans aucune hésitation Pyla ma favorite. Le sable y est plus clair, plus fin, et une fois au sommet, on a l'impression d'être suspendu entre deux océans, un d'eau et un de pins...

Les photos ici

lundi 6 juillet 2009

Vagabond

Il y a trois semaines, j'ai profité d'un week-end de trois jours pour ressortir mon sac à dos et ma pancarte direction la mer du Japon.
Tottori est une préfecture qui se situe à environ 300 km au nord-ouest de Kyoto. Je n'étais encore jamais allé autant à l'ouest de Kyoto, et c'est donc par là que j'ai décidé de commencer ce petit périple.
Direction donc Tottori, la ville du même nom, où il y a parait-il une dune énorme et ce qu'ils appellent "le désert de Tottori".

Après un premier trajet en stop, je me retrouve dans la campagne de Hyogo. J'apprécie le soleil et l'excitation de ce petit road trip avant de me remettre en route.
Après un court moment, une voiture s'arrête. C'est un jeune qui va jusqu'à la ville suivante et qui me propose de m'emmener. En chemin, on commence à discuter et à rigoler, et je lui dis que je veux voir la dune de Tottori. Il réfléchit un instant et me dit que, chose rare, il est en congé, et qu'il n'a jamais vu la dune non plus. Finalement il me propose, si ça ne me dérange pas, d'y aller ensemble.
Et nous voilà partis à 70 km/h à travers la campagne, dans sa petite camionette blanche, coincé entre mon sac et le siège!

Deux heures de route plus tard, la proximité de l'océan se fait sentir. La végétation change petit à petit, les feuillus se changent en pins et la terre en sable. Au détour d'un virage, l'océan fait une brève apparition. Arrivé sur la côte, je ressens comme un parfum de nostalgie. Le paysage ressemble à celui des Landes, où je vais tous les ans depuis mon enfance. Vite, j'ouvre la fenêtre, passe ma tête dehors et respire profondément. L'air sent le sable et la résine de pin. Tellement de bons souvenirs...
On longe la côte pendant encore 5 bons kilomètres. Je suis surpris par la taille des vagues. Je pensais qu'il n'y avait pas de vagues à la mer du Japon, mais il y a bien 1m50. Ca a l'air d'être un coin réputé pour les surfers. J'ai bien envie d'aller me jeter à l'eau, mais notre destination est proche et on poursuit notre route...